Le-Chateau-de-Noisy-Miranda
C'est en 2004 qu'au travers des tout premiers forums de passionnés je découvrais le Château de Noisy. Vision envoûtante, rêves de Belle au Bois Dormant, il avait tout pour plaire. Encore relativement intact à l'époque, mis à part les planchers déjà pillés et la mérule bien installée, je l'ai vu peu à peu se dégrader, subir les assauts du temps, du feu, des casseurs, tout au long de ces 10 dernières années.
Aujourd'hui, début 2014, on parle de le démolir.
On s'indigne, on pétitionne, un peu partout dans le monde, sans doute un peu trop tard. Point de non-retour peut-être franchi. Noble cause?
En attendant, le respectable château se meurt, tout doucement...
La croisée des chemins. D'hier à demain.
Noisy aura accueilli des nobles individus, tout comme des sans logis. Qu'en aurait pensé l'aristocratie qui, après son expulsion du château voisin par les sans-culottes, s'était consolée en construisant cette immense bâtisse néo-gothique ? Le château Miranda subira les aléas des époques qu'il traversera. À commencer par sa réalisation. Malgré un siècle de travaux, elle n'atteindra jamais les objectifs pensés son architecte. Qu'à cela ne tienne ; sa majesté, sa haute tour horloge, ses 550 fenêtres, des pièces richement ornées, tout de parquet et marbre imposent le respect. La famille du comte Liedekerke de Beaufort s'y repose sans honte durant ses congés estivaux.
Cette résidence attire. Les meilleurs comme les pires. C'est ainsi que durant la guerre, elle sert de home aux occupants allemands. Les conflits ne sont pas éternels. Tout comme passent les privilèges et les grâces muent les habitudes et leurs traces. Une décennie après la libération, le château sert de colonie à une centaine d'enfants d'employés de la compagnie nationale ferroviaire belge. La fontaine d'antan sert de bassin aux apprentis nageurs. Le parc résonne des cris des footballeurs en herbe. Mais la bâtisse peine à s'adapter à ses turbulents occupants. Vingt années à garder des enfants. Est-ce suffisant ? Le contrat liant la propriété à la SNCB n'est pas renouvelé, le comte retrouve ses murs et la propriété le calme. Pour un temps. Car l'époque où l'on pouvait garder un tel édifice pour soi est bien révolue. M. de Beaufort en est à nouveau réduit à louer son château. Séminaires, classes de découverte, lieu de tournage... Noisy devient une charge, un souci. En 1990, faute de repreneurs et d'appui financiers, le Comte ne peut plus assurer le maintien en état de sa propriété. Il pose la clef sous la porte. Elle sera cette fois franchie par des squatters, vandales, et voleurs. Incendies, pillages, en quelques années le château Miranda se transforme en une ruine, coquille vidée de son contenu, Et il y a fort à parier que l'horloge aujourd'hui arrêtée ne redémarre jamais.
* Texte et photos issus du livre "Forbidden Places: exploration insolites d'un patrimoine oublié"
J'y suis allé cet été... C'est vraiment incroyable, dommage que les gens se soient sentis obligé de dégrader l'intérieur.. Mais bon, il est désormais détruit depuis peu..
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