Le-Haut-Fourneau-de-CdK
2009, toujours la crise. Sera-t-il relancé, ou pas? L'outil est alors bien compromis. Malgré la relance de 14 hauts-fourneaux européens en un an, les nouvelles sont alors bien pessimistes.
Notre hobby est éphémère, sans aucune certitude du lendemain. Cette urgence permanente, ce sentiment de qui ne tente rien n'a rien fait que, ce soir de fin d'été, nous allons escalader la bête.
Il fait froid, pour le moment. Des kilomètres de convoyeurs nous rapprochent de notre cible, lentement. La température monte, peu à peu. Dès nos premiers pas sur le plancher, nous sentons le souffle, chaud, de la bête. Ca fume, ça ronfle, ça vit. Car elle ne dort pas, elle hiberne! Et ne veut pas mourir.
La montée est pénible. Ramper et grimper entre les enchevêtrements de tuyaux brûlants, éviter les nuages de vapeur, les caméras, les ouvriers... Le Graal est bien protégé, quelle aventure!
Les rares ouvriers fourmillent, si loin, en bas. Nous sommes déjà si haut!
Chaque niveau révèle ses secrets, nouveaux horizons, nouvelles perspectives; peu à peu, le monstre se dévoile, mais râle de tant d'impertinence.
Petit tour sur les cowpers, par de fragiles passerelles. Enfin, le dernier colimaçon puis, le gueulard, tout là-haut. Les caillebotis métalliques sont peu engageants, nous n'irons pas plus haut, ce soir.
Puis c'est la descente, fiévreuse, comme toujours, plein d'images dans la tête et de charbon partout ailleurs...
Cette page est dédiée à la mémoire de Cédric, parti beaucoup trop tôt.
Sans nul doute un des meilleurs souvenirs d'explo partagée, préméditée, calculée et rêvée puis... accomplie!
Même si, souvent, je devais te tirer par les pieds pour démarrer, j'avais du mal à t'arrêter, plein de charbon, de la tête aux pieds!
On voulait tous les faire, défi idiot, il ne nous en manquait plus qu'un! J'espère que tu explores bien , là-haut...